Quand je donne des conférences et que je raconte mon histoire, ça fait souvent mal quand je réalise les opportunités que j’ai manqué parce que je n’avais pas d’outils pour gérer mes émotions et affronter l’adversité. Si je pouvais tout recommencer, voici ce que j’aurais fait…
Avoir une attitude irréprochable en tout temps
J’ai été un joueur de soutien pendant une grande partie de ma carrière. Souvent, quand mon temps de glace diminuait, j’avais une mauvaise attitude et je n’acceptais pas de jouer moins souvent. Je boudais et je pensais qu’en boudant, le coach savait que je n’étais pas content et qu’il me redonnerait plus de temps de glace. Je dois te dire que ça n’a pas fonctionné souvent… Si je pouvais tout recommencer, j’aurais une attitude irréprochable en continuant de travailler fort même en n’ayant pas de temps de glace. Ma frustration de ne pas jouer autant que je le souhaitais, je l’aurais canalisé dans les efforts que j’aurais mis à prouver à l’entraîneur que je pouvais être un joueur d’impact dans l’équipe. J’ai quand même connu des saisons où j’ai gardé une attitude irréprochable et bizarrement ça été les meilleures saisons de ma carrière…
Conditionner sa réponse aux événements
Tu n’as aucun contrôle sur les événements qui surviennent au cours d’une saison. La seule chose que tu contrôles, c’est ta réponse… J’ai été repêché en 12ème ronde au repêchage de 1992 de la LHJMQ après avoir connu une bonne saison dans le Midget AAA. J’étais classé en 5ème ronde pour le repêchage et encore aujourd’hui, je ne comprends pas ce qui s’est passé. Il n’y avait aucun doute dans mon esprit que je pouvais jouer junior majeur et je me suis présenté au camp d’entraînement prêt à faire ma place et à prouver que j’étais beaucoup plus qu’un choix de 12ème ronde. J’ai connu un camp exceptionnel et j’ai fait l’équipe. Par contre, lorsque la saison a commencé, je faisais 5 à 6 présences par partie et j’ai regardé les parties des estrades à quelques reprises… J’ai joué 7 parties sur 12 au début de la saison et j’étais vraiment découragé. Après la 12ème partie, je suis sorti dans un bar et j’ai manqué le couvre-feu.
Deux jours plus tard, j’étais rétrogradé dans le junior AAA et je n’ai plus jouer une seule partie dans la LHJMQ à 17 ans. Même en connaissant une très bonne saison dans le junior AAA, les Faucons de Sherbrooke m’ont libéré. J’ai été invité au camp du Collège Français de Verdun la saison suivante et j’ai fait l’équipe principalement pour occuper le rôle de bagarreur.
Je ne pourrai jamais mesurer l’impact d’avoir manqué presque toute ma saison de 17 ans au niveau junior majeur mais c’est certain que ça eu un impact énorme. Le pire là-dedans, c’est qu’il n’y avait rien qui pressait d’avoir du temps de glace. Je suis un « late » et je ne pouvais même pas être repêché dans la LNH à 17 ans… Si je pouvais tout recommencer, je me serais concentré à être un bon joueur d’équipe. Une bonne recrue qui accepte son rôle et qui reste patient. J’aurais été le joueur qui aurait travaillé le plus fort à toutes les fois qu’il aurait été dans l’alignement et dans les pratiques. Tout l’été avant le camp, je me serais conditionné à l’éventualité que je ne joue pas souvent pendant ma première saison. Ce n’est pas ce que j’ai fait et c’est un des plus grands regrets de ma carrière.
Établir sa marque de commerce
Établir sa marque de commerce signifie définir son identité en tant que joueur de hockey et surtout savoir ce que tu dois améliorer pour continuer de progresser et te rendre au plus haut niveau possible. Je ne suis pas posé les bonnes questions quand je jouais. Si je pouvais tout recommencer, j’aurais mis toutes mes énergies à améliorer mon coup de patin au lieu de vouloir démontrer à chaque niveau que j’étais un des meilleurs bagarreurs. J’aurais dû mettre toute mon attention à devenir un joueur d’énergie qui frappe et qui se bat avec des joueurs de sa grosseur au lieu de vouloir être le meilleur bagarreur de chaque ligue dans lesquelles j’ai joué. Je mesure 5 pieds 10 pouces et je n’avais pas le facteur intimidation qui jouait en ma faveur en considérant que les durs-à-cuire de mon époque mesuraient presque tous 5 à 6 pouces de plus que moi… Ma clé c’était d’améliorer mon coup de patin et non de m’établir comme un des meilleurs bagarreurs de la ligue.
Dans mes coachings, presque tous les joueurs me parlent de faire des points et d’être un joueur offensif même si ce n’est pas du tout leur identité en tant que joueur. Est-ce que tu réalises que le hockey est un sport de spécialistes? Il y des rôles à remplir au sein d’une équipe et ça se peut que tu te rendes plus loin que ton ami qui est un super joueur offensif parce que tu es exceptionnel dans ce que tu fais.
Des exemples comme ceux que je viens de mentionner, il y en a beaucoup d’autres… Tout au long de ma carrière, j’ai eu de la difficulté à contrôler mes émotions et je me laissais déranger par des événements souvent hors de mon contrôle. C’est la principale raison pour laquelle je me suis donné comme mission de faire connaître l’importance du conditionnement mental aux jeunes athlètes québécois. Si mon histoire peut contribuer à ce que tu ne fasses pas les mêmes erreurs que moi, j’aurai accompli mon objectif. La photo que j’ai choisie pour présenter cet article c’est après une bagarre avec Thomas Bellemare, un des meilleurs bagarreurs de la LNAH. C’est une de mes dernières bagarres en carrière. Deux semaines plus tard, je subissais une blessure qui mettait un terme à ma saison et j’ai décidé de prendre ma retraite. J’en avais assez… Si je pouvais tout recommencer, il y a tellement de choses que je ferais différemment…
« C’est dans vos moments de décision que votre destin prend forme. »
– Anthony Robbins
Si tu veux en connaître davantage sur le conditionnement mental… Suis-moi sur Facebook!