Toute ma vie, j’ai eu une relation dysfonctionnelle avec mon égo. Souvent, j’ai cru qu’il voulait mon bien. Qu’il m’amenait à la bonne place… Le pire là-dedans, c’est qu’il ne faisait pas exprès pour me mettre dans le trouble. Encore aujourd’hui, mon égo pense qu’il me protège… Il pense qu’il me défend!
J’ai le goût de te partager comment mon égo a entravé ma route vers l’accomplissement de mon plein potentiel au hockey et dans ma vie.
Le masque de l’homme invincible
Dans mon ancienne vie, j’ai été un bagarreur au hockey. De l’âge de 17 à 33 ans. C’était mon identité de joueur et je l’amenais aussi à l’extérieur de la patinoire. Le personnage du « tough » capable d’en prendre, je l’ai amené partout avec moi. J’avais un grand besoin de reconnaissance quand j’étais jeune. C’était bon pour mon égo d’être reconnu dans toutes les villes où je jouais et d’avoir un statut qui me permettait de profiter de nombreux privilèges. J’ai vécu sur le bord du précipice pendant des années parce que je croyais qu’il n’y avait rien à mon épreuve… Dans les bars, dans mes relations et au hockey, je ne m’éloignais jamais très loin de mon personnage. Je ne pouvais pas montrer de faiblesses et j’ai porté pendant longtemps le masque de l’homme invincible… Et ça m’a fait faire un détour en enfer! La machine, à un moment donné, elle s’est détraquée et ça m’a pris des années à m’en remettre.
Ma relation aujourd’hui avec mon égo
Je ne peux pas regretter ces années. Ça me prenait ça pour descendre de mon nuage et mettre de l’humilité dans ma vie. C’est également la principale raison pour laquelle j’ai commencé à m’intéresser au développement personnel et que je suis devenu l’homme que je suis fier d’être aujourd’hui. Je ne reviendrai jamais en arrière et je vis maintenant à tous les jours dans la conscience. Je suis conscient des comportements et des pensées négatives qui peuvent me limiter dans ma vie et je n’ai jamais été aussi heureux. Et surtout… Je suis maintenant capable de savoir quand c’est mon égo qui me parle et qui me fait agir!
Comment l’égo se manifeste chez un athlète?
Souvent, j’entends des athlètes se vanter d’être orgueilleux… Ils pensent que c’est une qualité et qu’ils sont meilleurs à cause de leur égo. Par exemple, lorsque j’entends un athlète dire qu’il va leur prouver qu’ils se sont trompés, ça grince dans mes oreilles! Quand tu es confiant et que tu n’es pas guidé par ton égo, la seule personne à qui tu veux prouver quelque chose, c’est toi-même. C’est de la fierté et non de l’égo quand tu surmontes les obstacles et que tu t’occupes de te prouver à toi-même que tu peux atteindre ton objectif. Tu dois être motivé pour performer mais ta motivation doit venir de toi et non de ce que tu vas avoir l’air dans le regard des autres. Quand tu te motives par rapport aux autres, ce n’est pas une motivation durable. Je le sais parce que je l’ai fait pendant toute ma carrière… C’est toujours à recommencer!
Une autre manifestation évidente de l’égo, c’est la phrase : « Je ne comprends pas. » Je ne sais pas pour toi mais je n’ai jamais trouvé une réponse quand je me suis dit : « Je ne comprends pas. » L’égo veut comprendre mais il n’a aucune chance de comprendre parce que ce n’est pas lui qui a la réponse. Lorsqu’un coach te donne moins de temps de jeu, il est le seul à savoir pourquoi. Le temps que tu gaspilles à te poser des questions, tu ne le passes pas à trouver des solutions. Quand tu te fies à ta force intérieure, tu t’ajustes et tu mets tes bottes de travail pour changer la situation.
Également, ce n’est jamais la faute de l’égo. Il ne prend pas la responsabilité pour ce qui lui arrive et c’est beaucoup plus facile de blâmer les autres. Encore une fois, lorsque tu te déresponsabilises, tu ne fais pas ce que tu as à faire pour t’améliorer. À un moment donné, tu dois te regarder dans le miroir et te demander; « Qu’est-ce que JE peux faire pour que ça change? ». C’est toi qui as les réponses!
Un autre trait de personnalité d’un athlète guidé par l’égo, c’est qu’il est très exigeant avec soi-même et qu’il ne se donne pas le droit de faire des erreurs. Quelle est la plus grande conséquence d’être dur avec toi-même? Tu joues ta game « safe » !!! Tu ne prends plus de chances! Rester dans ta zone de confort t’empêche de devenir l’athlète que tu as le potentiel de devenir.
Voici un dernier exemple de la manifestation de l’égo chez un athlète. L’égo se compare… L’égo se compare et ta force intérieure compétitionne! C’est quoi la différence? Quand tu te compares, tu regardes à côté de toi pour être certain que personne ne te dépasse tandis que quand tu compétitionnes, tu regardes droit devant toi. Imperturbable, confiant et en ayant aucun doute que personne ne te dépassera.
J’ai longtemps été en guerre avec mon ego et je voulais le détruire. J’ai compris que c’était impossible… J’ai compris que je devais apprendre à vivre avec lui. Il va toujours faire partie de moi. La différence c’est que maintenant, je reconnais quand c’est cette partie de moi qui me parle et me fait agir.
Si tu veux devenir un athlète exceptionnel, apprends à te faire confiance et à calmer ton égo. Tu en n’as pas besoin pour performer à ton plein potentiel. Tu en n’as pas besoin parce que tu as toutes les réponses à l’intérieur de toi. Utilise ta force intérieure au lieu de ton égo. Elle va t’amener à la bonne place parce qu’elle sait sans aucun doute que tu as tout ce qu’il faut pour réussir!